Trajectoire étonnante que celle des Gondi : une rencontre due au hasard – en 1533 on présente à Catherine de Médicis l’épouse d’un notable lyonnais d’origine florentine – fera la fortune de toute une famille de commerçants.
Une décennie passe, la future reine de France fait venir ses compatriotes auprès d’elle et les comble de ses faveurs. L’un des fils, Albert, fera grâce à elle un mariage prestigieux ; devenu maréchal de Retz, il exercera des charges importantes à la cour de Charles IX. Son frère Pierre sera évêque de Paris, puis recevra le chapeau de cardinal.
Triomphe éphémère : les Gondi disparaissent de la scène politique avec la fin des Valois. Ils conserveront pourtant le siège épiscopal de Paris jusqu’au milieu du XVIIe siècle. Un seul passera à la postérité, le dernier de la lignée, frondeur et mémorialiste célèbre, Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz.
En 1568, Albert de Gondi avait acheté la seigneurie de Noisy, rénové le château et aménagé de superbes jardins à l’italienne. La « maison » d’Albert de Gondi accueillit d’illustres visiteurs, notamment Catherine de Médicis et Henri III, et en 1607 le futur Louis XIII.
Ce fut aussi le lieu de rencontres politiques discrètes, avant la montée sur le trône d’Henri de Navarre et durant la Fronde.