Historique des communes – BAILLY modifié

La Grand’Rue de Bailly vers 1960.

Les origines

Installé sur le revers sud du plateau de Marly, dominant le Val de Gally au creux de la plaine de Versailles, le site semble avoir été peuplé dès la Préhistoire, comme en témoignent les nombreux outils en silex taillés que le sous-sol a pu livrer.

Bien plus tard des tribus gauloises s’y installent à leur tour, attirées par la richesse en eau du Val et les ressources en bois et gibier de la forêt. Le territoire est alors divisé entre Parisii et Carnutes, un partage qui va influencer, parfois jusqu’à la Révolution, les divisions administratives, en particulier religieuses puisque Bailly comme ses voisines Noisy, Fontenay et Saint-Cyr restera dans le diocèse de Chartres, alors que les autres communes relèvent du diocèse de Paris. C’est de l’époque gallo-romaine que le toponyme « Bailly » tire son origine, souvenir d’un grand domaine qui aurait appartenu selon la tradition à un certain Batallius, vocable qui, après de multiples déformations, finira par donner Bailly.

L’époque médiévale

Gravure du château de Noisy par Silvestre Israel.

Après les troubles de la seconde moitié du 1er millénaire (invasions, rivalités politiques) s’installe une période de prospérité entre les Xe et XIIIe siècles. C’est certainement à l’aube de l’An Mil que sont construites deux forteresses sur le plateau, chargées de surveiller la plaine, route d’invasions et de razzias. Il y eut alors à Bailly comme à Noisy deux seigneurs divisant chaque village en deux fiefs : un pour la partie haute des villages, un autre pour la partie basse, et cela jusqu’à la fin du XVe siècle. De cette époque (XIIe siècle) date une première église romane vouée à saint Sulpice. Elle est reconstruite au début du XIIIe siècle (chœur et chapelles latérales de style gothique). Il semble que le village ait alors compté aux environs de 200 habitants, essentiellement agriculteurs ou petits artisans, soumis au pouvoir seigneurial laïc ou ecclésiastique.

Cette prospérité prend fin au milieu du XIVe siècle avec la Guerre de Cent Ans et la Peste Noire. Pendant pratiquement un siècle l’affrontement entre Anglais et Français va ravager la région. Au milieu du XVe siècle la population est anéantie et l’économie en ruine.

L’époque moderne.

La Grand’Rue de Bailly par Charles Darracq.

Il faut attendre le XVIe siècle pour que, la paix revenue, l’essor reprenne. En dehors du village des hameaux se développent tels Voluceau, Pontaly ou les Moulineaux (sur le ru de Gally et celui de Maltoute deux moulins sont installés). Témoins aussi de ce développement, la reconstruction du château, et l’extension de l’église, agrandie au début du XVIIe siècle par une nef prolongeant la partie médiévale.

De 1568 à 1656 Bailly est entre les mains d’une des plus puissantes familles du royaume, les Gondi, qui se sont constitué un vaste domaine dans la plaine de Versailles. Les descendants, ne gardant que la seigneurie, vendent en 1623 le château dont ils n’ont guère l’usage. En 1676 Louis XIV achète les terres situées à l’ouest de Versailles pour constituer un vaste domaine de chasse. Bailly est alors intégré dans le Grand Parc, ce qui modifie sensiblement les paysages et les modes de vie de ses habitants. Toutes les grandes fermes sont désormais propriétés de la couronne ; pour les nécessités de la chasse le roi fait percer de vastes avenues afin de faire passer les équipages, oblige les paysans à laisser en friches de vastes étendues pour la nourriture et la reproduction du gibier…Le village vit en partie désormais des emplois que procure le service du domaine royal, et quelques proches de la monarchie y occupent le château tels les Boulin puis les Boucheman.

L’époque contemporaine.

Le château de la Châtaigneraie.

La Révolution met un terme à cette proximité. Les propriétés royales sont vendues comme biens nationaux. Néanmoins elles ne seront guère morcelées et passent entre les mains de la bourgeoisie versaillaise ou parisienne. Bailly redevient un village essentiellement agricole où le travail de la terre constitue le premier poste pourvoyeur d’emplois. Le village vit en autarcie avec ses artisans et petits commerçants.

La seconde moitié du XIXe siècle amorce une mutation, avec l’amélioration des transports qui ouvre le village aux influences extérieures : réalisation de la Ligne de Grande Ceinture puis arrivée du tramway Versailles-Maule. Bailly devient alors lieu de villégiature pour les Versaillais ou les Parisiens. Certaines familles se font construire de belles demeures voire de petits châteaux comme le Tillet, la Châtaigneraie ou la Pépinière. Dans le même temps une population nouvelle, étrangère à la région, vient chercher du travail soit sur les exploitations, soit dans les villes proches, modifiant considérablement la structure de la population.

 

Enfin, passés les deux conflits mondiaux, la commune entame une mutation radicale. Pendant que les Baillacois vont de plus en plus travailler à l’extérieur, l’expansion vers l’ouest de la région parisienne modifie profondément l’aspect d’un village qui n’avait guère évolué depuis deux siècles. Bailly connaît l’urbanisation avec la construction de zones pavillonnaires ou d’habitats collectifs en lieu et place d’anciennes terres agricoles ou grandes propriétés. Le château devient, par la volonté de Madame de Lacharrière, sa dernière propriétaire, un institut pour les enfants handicapés. La population est ainsi passée de 445 habitants en 1946 à 3 900 en 2014 faisant du village une petite ville.